pénurie de personnel, Horeca

Pénurie de personnel, un changement inévitable dans l’Horeca

Les établissements du secteur Horeca font face à une grande pénurie de personnel. La cause ? Des horaires contraignants, un manque de stabilité et des loisirs restreints, sans parler de l’image du secteur qui se dégrade. Durant la pandémie, ces travailleurs ont été contraints de rendre leurs tabliers et ne sont finalement plus jamais revenus.

La pandémie a été l’élément déclencheur chez la plupart d’entre eux. Les conditions de travail poussent les employés des hôtels, cafés et restaurants à aller voir ailleurs. "Nous avons assisté au départ d'une partie des salariés. Certains ont fait le choix d'un métier un peu plus rangé, après avoir exercé un travail manuel dans l'horeca, avec ses horaires coupés…" déclare Thierry Neyens, président de la Fédération horeca Wallonie, au journal l’Écho. Quant à ceux qui n’avaient pas de contrats stables et donc pas droit au chômage durant la pandémie, il se sont alors dirigés vers des emplois qui continuaient de tourner et y sont restés.

Résultat, le Forem recense qu’environ 1/3 des métiers en pénurie en Wallonie sont issus d’une profession de l’horeca. Pour répondre à la demande des employeurs, 200 barmans, 500 cuisiniers et 1.000 serveurs sont nécessaires en Wallonie. Du côté de Bruxelles, 352 postes sont vacants. Et pourtant, il existe bien plus d’offres d’emploi disponibles si l’on compte aussi celles qui ne sont pas répertoriées par le Forem et Actiris.  

Au niveau des jeunes, la relève ne suit pas, Luc Marchal, vice-président de la Fédération Horeca Wallonie, confirme pour le journal Le Soir que : "la fréquentation par les jeunes de la majorité des écoles hôtelières et des organes de formation est en forte baisse. Difficile de s’inscrire et de suivre les cours tout en se demandant quel avenir cette formation permettra".

 

Le client doit s'attendre à un changement

Le secteur de l’Horeca va devoir s’adapter face à cette situation et "le client va devoir s'attendre à une mutation de l'accessibilité des établissements horeca", prédit Thierry Neyens.

Quelques pistes sont envisageables pour tenter de limiter la casse :

  • Les écoles hôtelières pourraient trouver des solutions pour attirer des étudiants et redorer l’image du secteur.
  • Les employeurs pourraient proposer des offres alléchantes aux prochains candidats avec des réductions de temps de travail. Pour Thierry Neyens, "les loisirs ont désormais une place importante dans la vie de chacun et certains choisissent un métier qui leur permettra d'avoir suffisamment de temps libre." Connaitre ce constat permettra d’éviter de perdre des membres du personnel à cause d’horaires éprouvants approchant parfois les 70 heures par semaine.
  • L’état pourrait diminuer les taxes pour permettre aux gérants de mieux rémunérer leurs employés qui cumulent de gros horaires. "Sans ça, les patrons ne peuvent pas suivre financièrement; ils ne peuvent pas à la fois subir l’inflation et augmenter les salaires", témoigne Hubert de Bellefroid, vice-président de la Fédération Horeca de Bruxelles pour Le Soir.

 

Les clients devront être compréhensifs face aux établissements qui sont obligés d’adapter les horaires d’ouverture pour pallier au manque de personnel. "Le client doit s'attendre à un changement. Ce sera difficile, dans ces conditions, de rester encore ouverts le 31 décembre ou lors de jours fériés", conclut Thierry Neyens.